Sarcophage de Sancta ChrodoaraSarcophage de Sancta Chrodoara - Trésors de la Fédération Waallonie-Bruxelles
©Sarcophage de Sancta Chrodoara|Trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Sarcophage mérovingien et autres secrets de nos collégiales

Plongez dans l’histoire vivante des collégiales de Huy et d’Amay avec leurs trésors exceptionnels, dont le fascinant sarcophage mérovingien de sainte Ode. Explorez ces joyaux architecturaux qui racontent le passé riche de ces villes, où chaque détail témoigne de leur héritage culturel.

Un joyau gothique

Découvrez l’histoire et l’architecture fascinantes de la Collégiale Notre-Dame et Saint-Domitien à Huy,
un trésor culturel au cœur des Terres-de-Meuse.

Selon la légende, cette église, dédiée à la Vierge, aurait été fondée par saint Materne au pied d’un rocher et dotée d’un castrum défensif. Les premières mentions datent du 6e siècle, lorsque saint Domitien y fut inhumé. Sous l’épiscopat de Notger au 10e siècle, les reliques de saint Materne furent mises en valeur et une communauté de clercs s’installa à proximité. Au fil des siècles, l’édifice subit des incendies et des reconstructions, aboutissant à la consécration d’une nouvelle église en 1066, devenant une collégiale abritant un chapitre de trente chanoines.

L’architecture de la collégiale actuelle est un mariage harmonieux des styles gothiques rayonnant du 14e siècle et gothique flamboyant du 15e siècle. Encadrée par trois tours carrées, dont la plus haute culmine à 48 mètres, elle est une véritable œuvre d’art visuelle et historique.

Les dimensions impressionnantes de la collégiale se dévoilent : 72 mètres de long, 25 mètres de large et une hauteur de 25 mètres dans la grande nef. Les trois nefs sont ponctuées par un pseudo-transept. Des chapelles s’ouvrent le long des bas-côtés, ajoutant à la richesse de cet édifice.

Le triforium, une galerie de circulation sous les fenêtres hautes au style gothique flamboyant, et les vitraux conçus par l’atelier Gsell-Laurent de Paris en 1872, ornent l’intérieur de la collégiale, évoquant des scènes religieuses captivantes.

Le saviez-vous ?

  1. La grande verrière du chœur, composée de trois parties, atteint la hauteur exceptionnelle de vingt-deux mètres. C’est la plus haute verrière d’une seule pièce en Europe.
  2. Li Rondia est la plus grande rosace gothique conservée en Belgique. Datée de 1508, son diamètre est impressionnant : 6 m à l’intérieur et 9 m à l’extérieur.
  3. Il existe en tout 20 châsses mosanes, pas moins de 4 d’entre elles sont conservées à Huy.

Demeure d'une princesse mérovingienne

Explorez les secrets de la collégiale d’Amay, une fusion captivante entre son passé historique et son architecture saisissante.

Nichée au cœur du centre historique d’Amay, la collégiale se dresse avec une élégance fière, captivant le regard par ses trois tours majestueuses et sa silhouette imposante.

Son origine romane remonte au 11e siècle, mais au fil du temps, elle a subi de nombreuses métamorphoses. Les grands travaux du 18e siècle ont façonné l’apparence architecturale actuelle de l’église, transformant son caractère initial austère en une silhouette embellie et cohérente.

À l’intérieur de l’église, richement ornée de stuc du 18e siècle, se reflète clairement l’empreinte de cette époque avec des motifs floraux et symboliques. Un remarquable jubé du 17e siècle délimite le contre-chœur, constituant une exception décorative.

La collégiale abrite deux trésors exceptionnels inscrits au patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles : le magnifique sarcophage mérovingien de sancta Chrodoara, exposé à travers une large ouverture vitrée dans le chœur, à l’emplacement même de sa découverte le 22 janvier 1977, ainsi que la châsse de sainte Ode, un chef-d’œuvre de l’orfèvrerie mosane du 13e siècle.

Le cloître oriental remarquable du 18e siècle (l’un des sept en Europe occidentale et centrale) abrite le Musée Communal d’Archéologie et d’Art religieux, ajoutant une dimension culturelle unique à cet ensemble architectural.

L’édifice brille également grâce au talent du peintre amaytois Georges Leplat (1930-2010), qui a créé un chemin de croix exceptionnel composé de 15 stations réalisées à la feuille d’or selon la technique icônique. Ces œuvres enrichissent la précieuse collection d’art de la collégiale et illuminent son intérieur avec éclat.

Le saviez-vous ?

Ce sarcophage remonte à l’époque mérovingienne, vers 730, et a été conçu pour servir de sépulture à Chrodoara, également vénérée sous le nom de sainte Ode à Amay. Cette énigmatique femme de noble naissance avait précédemment établi un couvent à Amay. Sur le dessus du sarcophage, une représentation en pied la montre tenant un bâton dans sa main droite. Il s’agit du seul exemple connu de sarcophage mérovingien qui présente une figure humaine ainsi qu’une inscription, ce qui en fait un objet remarquable.

Fermer